Projet Eau Pour Tous

Le projet Eau pour tous

Depuis leur existence, les bénéfices de la Semaine de la solidarité sont reversés à des fins solidaires ou humanitaires. En 2006, l’association a décidé de se porter sur un projet qui lui est propre : le projet « Eau Pour Tous ». Celui-ci a pour objectif principal de répondre aux besoins d’accès à l’eau potable émis par les habitant·e·s de Pella, village reculé au nord ouest du Burkina Faso.

Ce projet est le fruit du partenariat entre l’association française Karnaval Humanitaire, l’AJS Faso et depuis 2011, de YAAM International. Cette collaboration est née de l’envie d’action et de la volonté des bénévoles du Karnaval d’être porteureuses d’un projet de solidarité aux dimensions humaines. Iels ont alors contacté l’AJS Faso qui leur a confié le projet « Eau pour Tous » qui n’avait jusqu’alors pu voir le jour par manque de moyens.

Des actions bilatérales et concrètes sont menées, ayant pour but l’amélioration des conditions de vie des villageoi·se·s de Pella, par la construction de structures hydrauliques (puits et forages) et par des ateliers animés par les bénévoles du Karnaval et de leurs partenaires. Cette dernière démarche est également pour tou·te·s les acteurices du projet source d’enrichissement personnel et d’échanges culturels.

Pour chacune des structures financées, les volontaires présent·e·s sur place ont aidé à la mise en place de comités de gestion du point d’eau afin d’assurer la durabilité du projet. Ceux-ci ont souvent été pris en main par un groupement des femmes, apte à gérer la collecte des cotisations destinées à entretenir le puits. Une cotisation est indispensable pour que les villageoi·se·s s’approprient ce bien précieux et assurent ainsi sa persistance. L’objectif est que, en appliquant les tarifs habituels burkinabés, le comité de gestion puisse être capable, en quelques mois, de rassembler assez d’argent pour faire face à n’importe quelle panne.

Une expertise ayant été réalisée par YAAM en 2011 nous a permis de prendre du recul et de nous concentrer sur certains points ; afin d’orienter dans le bon sens nos futures décisions concernant le développement des infrastructures en eau du village.

Les années passées depuis cette expertise ont donc principalement été axées sur le besoin de communiquer afin de se transmettre les informations, et partager le savoir-faire de certain·e·s villageoi·se·s. Mais les objectifs initiaux, c’est-à-dire l’approvisionnement de ce village en eau potable sont maintenant remplis, avec même plus de forages construits que ceux initialement prévus suite à la volonté et le besoin de certaines populations du village.

De plus, nous sommes conscient·e·s qu’une autonomie de Pella est maintenant indispensable pour assurer la pérennité du projet. C’est pourquoi pendant ce dernier été, en 2014, un des objectifs a été d’aborder à chaque visite de forage et rencontre avec les entités concernées par la gestion de l’eau (Mairie, DGRE etc…), les thématiques de la réforme de l’eau, de l’AUE (Association des Usagers de l’Eau) et des comités de gestion qui gèrent les forages. Nous avons essayé de les préparer au mieux, et petit à petit, à la fin du projet « Eau Pour Tous ».

Nous sommes donc en phase de clôture du projet. Nous souhaitons effectuer cette transition de façon la plus progressive possible, de manière à ce que le projet en soit d’autant plus durable.

YAAM-International, avec qui nous travaillons maintenant depuis plusieurs années, restera le partenaire pour la fin de notre projet. Présent sur place, il fera le lien entre Pella et le Karnaval et s’assurera du bon déroulement des événements.

Il nous permettra d’être au courant de l’avancée du projet dans sa globalité et de la situation au village. Il représentera notre association, et surtout, il aidera les habitant·e·s à la mise en place du nouveau système de gestion de l’eau. Nous avons également financé des formations à un étudiant, originaire de ce village et notre relais sur place depuis de nombreuses années, afin de contribuer au suivi du projet.

Par ailleurs, les procédures pour la reconnaissance des forages par la DRAHAE (DGRE) ont pu être effectuées avec l’aide de YAAM-International. Ainsi, pour résumer, notre but est que dans le futur, l’organisation du village en matière de gestion d’eau soit claire, égalitaire et organisée. Il y a aussi l’idée que ce sera comme un « projet pilote », qui pourrait avoir un rayonnement sur d’autres régions et pour d’autres domaines.

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La suite au projet

L’année 2014-2015 est une année charnière au sein du Karnaval. Les objectifs remplis à Pella, il est temps de quitter le Burkina Faso. Pour aller où ? Depuis plusieurs mois, les idées et le débats fusent. Une commission a été mise en place, spécialement consacrée à la recherche et la réalisation d’un nouveau projet de solidarité pour le Karnaval. De nombreuses réunions ont déjà eu lieu et l’ampleur de la tâche peut faire peur. Mais rien n’arrête un·e Karnavaleu·se·x, et iels continuent de se poser des questions, encore et encore. Un projet local ? De solidarité internationale ? Situation d’urgence ? Si les contours de ce que pourrait être ce projet sont encore flous, c’est qu’un nombre important de bénévoles ont décidé de s’y consacrer. Beaucoup d’avis et d’idées, beaucoup d’opinions et de pensées qu’il faut écouter et accorder.

De nouvelles propositions de projets locaux, comme l’aide à la création d’une épicerie sociale et solidaire sur Villeurbanne par exemple, ont déjà été explorées. Mais les avis sont mitigés, et les recherches sont toujours en cours. D’autres pistes ont pu être évoquées, à l’international par exemple avec de l’aide à la construction et la mise en place d’une école agricole au Bénin, mais aucune n’a encore pu faire l’unanimité au sein de l’association.

L’objectif n’est pas, ici, de trouver un projet le plus rapidement possible mais de trouver quelque chose qui nous corresponde et qui nous plaise vraiment. Nous sommes prêt·e·s à prendre notre temps avant de nous engager à nouveau dans un véritable projet afin de nous assurer que celui-ci corresponde à nos attentes.

Actuellement, les bénéfices de l’année en cours sont en partie utilisés pour assurer un suivi sur le projet « Eau pour Tous » au Burkina Faso. Ainsi pourront être financées des missions de nos partenaires sur place afin que nous soyons informé·e·s de la continuité du projet. Nous pourrons aussi soutenir les demandes potentielles des villageoi·se·s quant à nos infrastructures si celles-ci nous paraissent justifiées.

Les bénéfices de cette année seront donc en partie utilisés pour le suivi de notre projet « Eau Pour Tous », une importante partie sera également reversée à des associations caritatives à destination d’une aide locale ou internationale, et enfin une faible part sera conservée en prévision du financement de notre nouveau projet.